Les choix politiques sur l’eau en Guadeloupe – la question de la Morale

Pour une éthique et moralisation des services publics, un virage nécessaire

Mémorandum écrit dans le cas de la série de conférences sur l’eau organisée par le Groupe des Hommes de la Paroisse Saint-André de Morne-à-l’eau entre mai et juin 2024
L’EAU ressource vitale, si familière

Affiche de la première conférence sur l’eau en Guadeloupe par le groupe des hommes de la paroisse Saint-André

Nous sommes loin de l’époque des années 1980-1990 ou le manque d’eau n’était dû qu’à des revendications sociales et des mouvements de grève. L’agrandissement du réseau d’eau potable et l’augmentation des besoins avec entre autres le réseau d’irrigation semble avoir placé la Guadeloupe en manque d’eau. Il n’en n’est rien puisque les besoins annuels en eau sont largement couverts par la pluviométrie tropicale. Il y a des apports importants d’eau météorique sur les massifs montagneux de la Basse-Terre entre 3500 et 8000 mm de pluie par an, des réserves souterraines en Grande-Terre et à Marie-Galante entretenues par une pluviométrie entre 1500 et 1800 mm/an. Cette mauvaise distribution géographique de la ressource en eau oblige à déplacer de grandes masses d’eau afin de compenser les besoins quotidiens de l’archipel en particulier autour des grands centres urbains de Pointe-à-Pitre, Les Abymes et Baie-Mahault ou les zones à forte activité touristique telle que Saint-François, Sainte-Anne et Deshaies. Le problème de l’eau en Guadeloupe vient plutôt des 63 % d’eau perdus dans la nature à cause d’un réseau d’eau mal conçu et mal entretenu.

L’eau potable

L’eau potable est destinée à l’alimentation et l’hygiène. C’est le type d’usage de l’eau qui induit le plus d’analyses de contrôle physico-chimiques et biologiques. Les analyses comprennent entre autres : la couleur, la turbidité, l’odeur, les saveurs; la température, l’acidité de l’eau; les taux de chlorures, de sulfate, de nitrate; la présence de substances toxiques tel l’arsenic, le cadmium, le plomb et les hydrocarbures; l’analyse microbiologique de germes fécaux tel les entérocoques intestinaux et Escherichia coli. Les analyses sont constantes et effectuées par des organismes telle l’Agence Régionale de la Santé régulièrement en fonction des problèmes de qualité. Les traitements de potabilisation de l’eau sont centralisés au sein d’usines de plus ou moins grande dimension.


La réglementation et la conception de la distribution d’eau potable en vigueur prévoient un traitement de l’eau avant toute distribution sur des distances plus ou moins longues et du stockage tampon via des châteaux d’eau afin de garantir l’approvisionnement, la pression de l’eau et absorber les variations de débit sur le réseau. Mais cette méthode oblige à être en capacité de fournir de l’eau en continu. Une rupture de l’alimentation ou un stockage prolongé de l’eau lui fait perdre sa potabilité en réduisant par exemple le taux de chlore.
La distribution d’eau potable doit donc s’effectuer en continu. Mais les sources d’eau en Guadeloupe n’étant pas uniformément réparties sur le territoire. L’essentiel des rivières et des points de captage sont en Basse-Terre. L’essentiel du stockage naturel en Guadeloupe (eaux souterraines) est sur les îles de la Grande-Terre et de Marie-Galante. L’utilisation des eaux souterraines est actuellement limitée par le rechargement et les risques d’infiltration d’eau de mer et de polluants. La localisation des sources d’eau exploitables étant non homogène, et surtout disponible sur la Basse-Terre, oblige à transporter des quantités d’eau importantes en continu via un réseau d’adduction (transport de l’eau) complexe et généralement difficile à entretenir en particulier pour un territoire en voie de développement.


Le transport d’eau à travers un réseau composé de tuyaux, de vannes, de coudes et de zones de stockage momentané oblige à maintenir une pression importante afin de garantir les débits et lutter contre les frottements provoqués par la viscosité naturelle de l’eau. Les frottements participent à la dégradation des tuyaux au même titre que les contraintes extérieures tel l’enfouissement, les mouvements de terrain ou la croissance de la végétation. Les fortes pressions favorisent les fuites et la fragilisation des parois des tuyaux. Le mode de transport, à forte pression, induit un surcoût sur l’entretien des équipements.

L’assainissement des eaux usées – la régénération des eaux

Après utilisation l’eau est dite grise ou noire, elle a dissous des éléments organiques ou minéraux et s’est chargée en déchets et composés chimiques. L’eau usée est impropre à la consommation et doit être épurée, filtrée, décontaminée et désinfectée. L’assainissement de l’eau repose sur des caractéristiques physiques de l’eau telles que la taille des molécules, leur densité, leur polarité et leur tension de surface. Ces caractéristiques peuvent être utilisées afin de se débarrasser de la matière organique, des minéraux et de la biomasse qu’elle transporte. L’assainissement peut être effectué en couplant la décantation, le filtrage (microfiltration, ultrafiltration, nanofiltration et osmose inverse,), l’oxygénation et la fermentation (méthanisation).

Une eau rejetée en milieu urbain, rural ou côtier avec des concentrations de polluants et déchets (molécules diluées, particules, matière organique, micro-organisme) importantes sont difficilement gérés par la nature. Les déchets s’accumulent et asphyxient les eaux et le sol par manque de rapidité dans le traitement ou par des volumes trop importants.

L’accumulation des particules, de la matière organique et des polluants sur la route des eaux usées (cycle de l’eau urbaine ou rurale) va provoquer des pollutions localisées et la modification des écosystèmes. Les zones de pollutions peuvent perdurer des années, voire des siècles, et provoquer des montées de pollution des années plus tard. En particulier dans les sols très compacts et peu oxygénés qui vont filtrer les eaux polluées. La dégradation des pollutions et des molécules toxiques en condition anoxique est en général très lente.

La régénération des eaux usées passe par la mise en place de structures d’assainissement adaptées en nombre et en capacité de traitement, particulièrement en période de fortes pluies. Elle peut aussi passer le rejet de quantités plus faibles et adaptées à l’écosystème végétal et microbien. L’usage de certaines substances rend la régénération naturelle plus difficile voire impossible, on peut parler des antibiotiques, de polluants organiques persistants et autres substances toxiques qui détruisent les écosystèmes devant participer à la régénération.

L’assainissement-régénération des eaux ne doit pas être seulement vu à l’échelle des équipements de traitement de plus en plus coûteux mais aussi à l’échelle de l’écosystème où ils sont implantés et des modes de consommation et des habitudes de vie. Les choix actuels reposent tous sur une vision européenne et pays riches et tempérés, il serait utile de réinventer ces dispositifs pour les adapter à notre réalité environnementale quitte à proscrire ou modifier l’usage de certaines molécules afin de faciliter le traitement des eaux usées.

Des comportements, des engagements et des objectifs à modifier pour trouver un équilibre

Il y a un certain nombre de questions que nous sommes en droit de se poser pour l’avenir de la distribution d’eau potable et de l’assainissement des eaux usées en Guadeloupe. En particulier dans une période économique difficile et avec un retard d’investissement qui nous oblige à travailler à la mise à jour des réseaux dans l’urgence à la fois pour permettre à tout un chacun d’avoir accès à de l’eau potable de qualité en quantité et de préserver l’environnement côtier en ne rejetant plus d’eaux dangereuses pour les écosystèmes.

Questions ?

La distribution d’eau doit-elle être continue en Guadeloupe ? Le stockage et le traitement de l’eau doivent-ils être systématiquement centralisés avec les progrès technologiques actuels ? La disponibilité de l’eau dans des réseaux étalés ne nous oblige-t-il pas à disposer d’un plus grand nombre de zones de stockage ? Le stockage des eaux ne doit-il pas être à l’échelle des quartiers ou des maisons ? L’assainissement ne devrait-il pas être plus basé sur des solutions inspirées de la nature ? Pour faciliter l’assainissement et la préservation de la nature, ne devrait-t-on pas encore encadrer l’usage des certaines molécules ?

L’évaluation du coût de la mise en conformité et la réhabilitation des réseaux d’eau et d’assainissement est évaluée à 2 milliards, un milliard pour chacun des deux réseaux. Cette somme même si elle peut sembler surévaluée indique bien le défi que la Guadeloupe devra affronter. Dans tous les cas, cette somme va être difficile à mobiliser, solidarité nationale ou pas. La conduite des projets sur des volumes financiers de ce niveau ne va pas manquer de générer convoitise et corruption. Un premier niveau de moralité devrait être assumé par les Guadeloupéens et les employés du service public afin de ne pas se laisser perturber par le pouvoir de l’argent et les avantages que pourrait générer certains choix plutôt que d’autres.

Les modèles actuels des réseaux d’eau et d’assainissement sont basés sur des solutions de pays développés le plus souvent dans des climats tempérés. Des solutions plus adaptées aux capacités financières, techniques et environnementales de la Guadeloupe doivent être proposées à des coûts adaptés et cela avant tout par les agents en poste aidés ou pas des structures externes. Ces agents doivent prendre conscience de l’importance de leur implication pour construire et mettre en place des solutions adaptées. Ils ou elles doivent être moralement prêt.e.s à refuser les solutions simplistes et les dogmes imposés par les industriels tout en étant force de proposition pour des modifications réglementaires. Ils ou elles doivent aussi être prêt.e.s à laisser la place à d’autres dans le cas où certains sujets ou problèmes seraient en dehors de leurs compétences.

Dr Jean-François, Marc DORVILLE

Dépression et poussière du Sahara du 27/07 au 28/07

Depuis deux jours une zone dépressionnaire et une couche de sable (poussière) du Sahara interagissent dans une danse harmonieuse.

Image satellite de Goes16 pour le 27 juillet à 18h00 UTC
source : https://www.star.nesdis.noaa.gov/GOES/sector.php?sat=G16&sector=taw
Prévision de la quantité totale de poussière du Sahara dans la colonne d’air du modèle SKIRON pour le 27 juillet à 18h00 UTC
source : https://forecast.uoa.gr/en/forecast-maps/dust/north-atlantic

La poussière limite le développement des structures nuageuses de la zone dépressionnaire et de ses mouvements convectifs, avec une désagrégation progressive visible sur l’animation. La dépression elle favorise le transport de la couche de poussière vers l’Amérique du Nord.

La présence de poussière du Sahara dans l’atmosphère de l’Atlantique nord à de nombreux effets négatifs sur la santé, en particulier en diminuant la qualité de l’air avec la présence de particules fines et de bactéries. Elle impacte aussi l’environnement avec un effet de serre fort qui favorise les vagues de chaleur et un assèchement de l’air qui modifie la fréquence et la quantité de pluie.

À contrario la présence des particules modifie la dynamique atmosphérique en particulier la cyclogenèse. Dans une atmosphère surchargée de poussière, la convection est limitée voir stoppée, les cyclones ont des conditions moins favorables pour se former.

La présence en grande quantité de poussière du Sahara modifie notre compréhension de la météorologie dans l’Atlantique nord mais aussi du climat actuel et avenir. Les années avec de grandes concentrations de sable du Sahara perturbent notre perception du changement climatique.

Animation d’images satellite de Goes13 du mercredi 27 au jeudi 28 juillet 2022

Soil World Day 2020

A day to remind the major role of the soil in our lives, to eat, drink, breath and housing. The soil in part of the operation of the Biosphere as Water and Air

The last rainfall from September to November in the Caribbean were linked to hurricane, tropical wave and cold front. They have deeply destabilized the soil, triggered landslide and generated flooding.

The soil, our soil is in a dramatic state, bare, polluted by insecticide (Kepone, glyphosate, etc.), submerged by wastewater, suffocated by the concrete, for which life, biological and micro-biological activity are disturbed by modern life.

In that day, we have to hope that we all be aware of the situation and the risks which weighs on our lives now!

Landslide due to extreme rainfall of November 2020, Martinique, FWI
Landslide due to extreme rainfall of November 2020, Martinique, FWI

Journée mondiale du sol 2020

Une journée pour se rappeler du rôle majeur du sol dans nos vies, pour se nourrir, boire, respirer et se loger. Le sol participe au fonctionnement de la Biosphère comme l’eau et l’ai.

Les dernières pluies de septembre à novembre dans la Caraïbe étaient liées à des cyclones, des ondes tropicales ou des fronts. Elles ont fortement déstabilisé les sols, déclenchées des glissements de terrain et généré des inondations.

Le sol, notre sol est dans un état dramatique, dénudé, pollué par des phytosanitaires (Chlordécone, glyphosate, etc.), submergé par les eaux usées, asphyxié par le béton, dont la vie -activités biologiques et micro-biologiques- est perturbée par la vie moderne.

En cette journée, il faut espérer que nous prendrons tous conscience de la situation et des risques qui pèsent sur nos vies maintenant !

Glissement de terrain, novembre 2020, Martinique, DFA
Glissement de terrain, novembre 2020, Martinique, DFA

Plan Chlordécone IV : consultation publique

Figure 1. Infographie du Plan Chlordécone IV selon TCGNRG

Les préfectures de Guadeloupe et de Martinique ont lancé une consultation du futur plan chlordécone du 19 novembre au 18 décembre 2020 . La volonté est de co-construire ce quatrième plan 2021-2027, avec la population. Les objectifs de cette démarche sont claires : permettre l’adhésion de la population et rendre le sujet moins clivant.

Il est vrai que la pollution des terres par 300 tonnes d’un pesticide organique persistant entre 1972 et 1993 a eu des effets. La toxicité de la molécule était connue dès 1975 (accident de l’usine de Hopwell en Virginie, USA). Le monde agricole a bénéficié de dérogations ministérielles pour sa vente et son utilisation. Les effets sont importants sur la santé de la population, l’agriculture, la pêche et la production et la distribution d’eau potable. La molécule mettra de 300 à 600 ans pour être totalement transportée du sol à la mer par effet lessivage.
De nombreuses mobilisations ont eu lieu ces dernières années, violemment réprimées par les forces de l’ordre et la justice.

Le Chlordécone (C10CL10O) a été utilisé contre le charançon du Bananier (Cosmopolites sordidus) mais aussi contre les fourmis manioc (Acromyrmex octospinosus) et les escargots géants d’Afrique (Lissachatina fulica). Son utilisation n’est pas spécifique aux Antilles Françaises. Elle est avérée entre autres en Afrique, Europe de l’Est pour la culture de la pomme de terre et en Guyane Français sous la forme de Mirex (C10Cl12) contre les fourmis manioc.

Le plan propose six (6) stratégies qui conviennent d’être étudiées. Le budget prévisionnel est de 92 M€ (dont 6 M€ fond européens et collectivités locales) soit 15,3 M€ par an, moins de 20 € par habitant et par an, moins qu’un test sanguin de dosage du Chlordécone à 80 € (voir Figure 1).

L’analyse détaillé de la première version du plan Chlordécone IV questionne encore sur les objectifs d’une démarche qui cherchent à allier des problématiques de santé, d’alimentation, de recherche, de formation tout en tenant compte de la situation socio-économique. Ce plan destiné aux Antilles Françaises semble plus se focaliser sur la forme de la démarche que sur le fond et la recherche de résultats durables.

Deux points sont particulièrement inquiétants

L’objectif de la stratégie de la « Recherche » (28 % du budget)
« L’objectif de cette stratégie est de développer une recherche transversale prenant en compte les attentes de la population locale, sous le pilotage d’un comité scientifique ayant une vision globale des impacts du chlordécone, et plus largement des autres pesticides. »

Donc un financement allant jusqu’à 27M€ avec pour seul objectif d’avoir des projets transversaux qui répondraient aux attentes (pas forcément aux problèmes) de la population. Nous somme très éloignés de la recherche scientifique, d’hypothèses à valider et de recherche de solutions valables.

Le second point est la stratégie « Socio-Économique » (6 % du budget)
qui visera entre autres « […]la modernisation des outils de pêche et d’aquaculture. » et « […]la pêche durable ». Dans un contexte de baisse de la ressource particulièrement en mer des Caraïbes et de relargage du chlordécone des sols lessivés par les pluies tropicales il semble étrange de chercher à parler de pêche durable.

La pêche est une activité de collecte de denrées dans un espace géographique ouvert, sans frontières physiques. Il est difficile d’évaluer la ressource en continue et d’assurer sa pérennité et donc sa durabilité.

Du fait des nombreux imprécisions et du caractère politique de cette première version du plan Chlordécone IV, il est important que la population s’exprime. Elle doit faire remonter ses doléances et pointer les insuffisances de cette première version. Afin que l’intérêt majeur qu’est la santé des populations soit vraiment prise en compte, tout en assurant la continuité des activités agricoles et de la production halieutique ainsi que la préservation de bio-diversité.

Lien vers la consultation publique : https://consultationpublique-chlordecone.fr/

Chlordecone plan : public consultation


Figure 1. Scheme of Chlordecone Plan IV according to TCGNRG

The prefecture of Guadeloupe and Martinique have launched a public consultation on the future Kepone plan from Novembre 19th to December 18th. The will is to co-create the fourth plan of 2021-2027, with the population. Aims of this approach are clear : allow adhesion of the population and make the subject less cleaving.

It is true that the pollution by 300 tonnes of persistent organic pollutant of the soils between 1972 and 1993 has had effects. The toxicity of the molecule was known since 1975 (accident at the Hopwell plant in Virginia, USA). The agricultural world has benefited from ministerial derogations for its sell and usage. Effects are important on population health, agriculture, fishing and production and distribution of drinkable water. The molecule will take 300 to 600 years to be totally transported from the soil to the sea by lixiviation.
Many demonstrations have happened those recent years, violently repressed by police and justice.

Kepone (aka Chlordecone) [C10CL10O] was used against the banana weevil (Cosmopolites sordidus) but also against the leaf-cutting ant (Acromyrmex octospinosus) and the Giant African land snail (Lissachatina fulica). Its usage was not specific to the French Antilles. It is proved among others in Africa, East Europe for the potato crop or in French Guiana under the form of Mirex [C10Cl12] for the leaf-cutting ant.

The plan proposes six (6) strategies which are worth studying, with a provisional budget of 92 M€ (with 6 M€ from the EU and local collectivities) equivalent to 15.3 M€ per year, less than 20 € per capita per year, less than a blood test for Kepone at 80 € (see Figure 1).

Detailed analysis of the first version of the plan is questioning the aims of an approach which try to link the problematic of health, food, research, and training while taking into account the socio-economic situation. This plan for the French Antilles seems more based on the form of the approach than on the substance and the search for sustainable solutions.

Two point are particularly disturbing:

The aim of the strategy of “Research” (28% of the budget)
« The objective of this strategy is to develop transversal research taking into account the expectations of the local population, under the guidance of a scientific committee with a global vision of the impacts of kepone, and more broadly of other pesticides. »

So a funding up to 27M€ with only a goal to get a transversal project which will answer to the expectations (not necessarily to the issues) of the population. We are quite far from scientific research, hypothesis to validate and search for valid solutions.

The second point is the strategy « Socio-Economic » (6% of the budget)
Which will aim among other « […] the modernization of fishing and aquaculture tools. » and « […] sustainable fishing ». In a context of decreasing of the fishery resource particularly in the Caribbean Sea and the release kepone of the soil after lixiviation by tropical rainfall it seems strange to search to speak about sustainable fishery.

Fishery is a collect of food in an open geographic space, without physical boundaries. It is difficult to evaluate the resource continuously and ensure the perpetuity and so its sustainability.

Because of the numerous inaccuracies and the politics nature of this first version of the Chlordecone plan IV, it is important for the people to speak out. The citizens must raise its complaints and point out the lacks of this first version. So that the major interest which is the population health is truly taken into account, while ensuring the continuity of agricultural activities and fishery production as well as the preservation of biodiversity.

Link to the public consultation : https://consultationpublique-chlordecone.fr/

Journée Nationale de la Qualité de l’Air (18/09/2019)

La France célèbre sa journée nationale de la qualité de l’air le 18 septembre sous l’égide du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire.

La qualité de l’air à un effet immédiat sur la santé pour au moins trois éléments essentiels :

  • nous vivons en permanence dans l’atmosphère, à part de courts passages dans de milieux liquide, entre 0 et 15 km au-dessus de la surface de l’eau (couche limite atmosphérique), notre peau et la plus part de nos muqueuses sont en contact permanente avec l’air et ces composés
  • nous devons inhaler au moins 10 à 30 mille litre d’air par jour pour produire l’énergie nécessaire à la vie à l’aide de l’oxygène disponible
  • la forte concentration et diversité de particules fines et de molécules en suspension dans l’air composé d’azote (78 %), d’oxygène (21 %) et autres gaz
Description de la Couche Limite Atmosphérique

Les activités humaines (utilisation de pesticide, combustion de matière fossile et organique), géologique (volcanisme), météorologique (brume de sable) et biologique (fermentation d’algues tassées humides) entre autre, peuvent perturber les concentrations de l’atmosphère et donc sa qualité sur des périodes plus ou moins longue.

Afin d’évaluer qualitative et quantitativement la qualité de l’air dans lequel nous nous déplaçons, et nous respirons des indices ont été mises en place.
Il repose sur la détermination d’une valeur ou d’une couleur indiquant la qualité par rapport à un air de qualité normale ou le risque lié à des particules ou des molécules particulière.
Devant le nombre considérable de particule, les indices regroupent plusieurs voir la totalité polluants.
L’indice atmosphérique (indice ATMO) utilisé en France tient compte de l’Ozone (O3), le Dioxyde de Soufre (SO2), Dioxyde d’Azote NO2 et le PM10 (particule allant jusqu’à 10 micromètre de diamètre). Les évolutions futures de l’indice prévoir l’utilisation des PM25.

Valeur de concentration des polluants utilisé pour calculer l’indice ATMO

L’information de la qualité de l’air doit être corrélée avec nos comportements.
Placé dans un bac a ordure tout être conscience va chercher à s’en extraire rapidement sauf mission particulière.
Une atmosphère de mauvaise qualité doit être évitée.
Il est donc regrettable qu’avec l’information sur les indices atmosphérique ne soit pas clairement demandé au personne d’éviter les comportements à risque immédiats comme les panaches de fumé des cuissons à l’étouffé au charbon de bois (fortement producteur de particules fine) ou courir le long des routes et autoroutes en fin de journée pendant les fortes affluences.
Parler de situations pas assez palpables (cad pas visible ou trop éloignées) ne permet pas la conceptualisation de la pollution, rend la notion trop abstraite et ne permet pas l’acceptation de comportement fortement impactant sur les modes de vie et l’économie. Mais assure une vie meilleure plus en santé, plus apaisé et moins violente.

L’information, surtout celle travaillée comme les indices, veut dire quelques que chose et doit être comprise et acceptée. TCGNRG participe à cette compréhension et cette prise de conscience à l’aide de formations adaptées, de conseils et de modélisations atmosphérique et de comportement humain, n’hésitez pas à nous consulter pour plus d’information.

Indice atmosphérique à l’échelle mondiale : https://waqi.info/fr/

Conférence Internationale Sargasses, Guadeloupe 2019 : une première analyse

Du 23 au 26 octobre la Région Guadeloupe se veut le point de convergence des savoirs et techniques de mitigation des effets des algues Sargasses via l’organisation d’une conférence internationale financée par le programme européen de coopération régional InterReg Caraïbe.

Les objectifs de cette conférence présentée pendant la mise en place du comité de pilotage (COPIL) le 16 avril 2016 sont :

  • mieux comprendre le phénomène à l’échelle de la Caraïbe;
  • avoir une expérience partagée en matière de collecte, traitement et valorisation des algues;
  • inscrire à l’agenda politique international la problématique de l’invasion massive de ces algues.

La réponse au premier point ne peut venir que de la recherche et des innovations technologiques. Cet objectif demande donc un véritable investissement en ressources humaines compétentes.

Le second point pose la question de l’efficacité des méthodes déjà expérimentées qui présentent toutes des inconvénients majeurs qui aggravent considérablement la ressource environnementale. Le niveau de connaissance actuel est bien trop limité pour évaluer les conséquences à moyen et long terme.

Le troisième point quant à lui s’apparente à un vœu pieux. Comment collaborer politiquement pour atténuer un phénomène dont les origines et les modes de croissance, la distribution spatiale et temporelle sont aussi mal connus voir n’ont même pas encore fait l’objet d’étude. L’absence de frontière, ou de barrières naturelles, lors des déplacements des algues pélagique impose de régler les situations d’invasion aux échelles locales. L’espoir d’une solution clé en main ne repose que sur les convictions de commerciaux prédateurs.

Une première analyse


Fig. 1: Répartition des sujets en volume horaire au cours de la Conférence Internationale Sargassum2019 en Guadeloupe, DFA

Le programme de la conférence international a été dévoilé la semaine dernière (semaine 36). N’ayant pas accès au programme détaillé, une analyse quantitative peut être mené afin d’appréhender l’essence de cette conférence.

Sur les quatre jours d’événement on peut noter le grand nombre d’actions de communication (Fig. 1) avec une diffusion publique de documentaire, une débat télévisé, un débat grand publique et une conférence de presse soit au total 5h52 min (2h30min + 1h30min + 1h + 52min).

L’état de lieu sur les connaissances, réservé à la première journée se limite à 3h15min, pause incluse. Le reste de la journée est réservé au débat télévisé et à la présentation des projets sélectionnés pour l’Appel À Projet Sargassum .

Le partage d’expérience du vendredi 25 octobre semble plus fourni répartie sur 4h30min, laissant la part belle au cas de la République Dominicaine et du Mexique, où la problématique essentielle tourne autour de préservation des sites exploités par l’industrie touristique (>8 millions de visiteurs en 2018 Quintana Roo-Cancun- >6,5 millions en République Dominicaine). Le reste du temps étant réservé au mode de financement et au débat Grand public.

La dernière journée abordera le problème de la coopération dans lutte contre les sargasses et les stratégies régionales et internationales d’environ 3 heures. Il faut espérer que cette petite matinée permettra de faire l’ensemble des états et région présentes, tous concurrents à la fois sur le tourisme, la pêche et les ressources minières marines, mettent de côté leur différence afin de mettre en commun leurs ressources humaines et leurs savoirs. La présence annoncée du Premier ministre de la République française, Édouard Philippe, ne devrait rien changer. Malgré l’accord de Paris, la France fait peu de choix en faveur de la nature et de la santé publique.

Conclusion

Cette analyse sommaire donne une vision des objectifs de cette conférence, malheureusement éloignée de la vision de TCGNRG et possiblement de la résolution de cette situation.

Il faut rappeler ce qui est nommé par beaucoup comme la crise des Sargasses est dans les faits un déséquilibre à l’échelle de l’Atlantique et de la plus part des aires côtières des nutriments (azote, phosphore, etc.) qui favorisent la croissance des algues. Pendant leur phase pélagique la croissance et la reproduction (par bouturage) des algues sargasses n’est pas stoppée.

À ce déséquilibre s’ajoute une incapacité structurelle et intellectuelle de repenser la gestion de la matière organique dans un système environnemental trop industrialisé.

Sites Remarquables et Échouage de Sargasses : la dangereuse Porte d’Enfer

Les sargasses (Sargassum fluitans et natans) sont depuis 2011 les principales espèces d’algues flottantes pélagiques visibles s’échouant sur les côtes caribéennes. Leurs échouages sont fortement influencés par les courants marins et la configuration des lignes de côte (aménagement humains inclus). L’arrivé des radeaux d’algue denses ou éparses provoquent des perturbations écologiques du fait de la quantité de matière organique (composé de carbone C, hydrogène H, Oxygène O, Azote N, Phosphore P et Soufre S) qu’elle apporte et de la rapidité des échouages. Les radeaux de sargasses se déplacent sous l’effet du vent, des vagues, des courants marins et de la marée. Ils abritent une grande variété de colonies de planctons, de poissons et de crustacés. Les besoins en oxygène des sargasses ajoutées à la mauvaise qualité des eaux côtières peu profondes provoquent des asphyxies et une décomposition anoxique -fermentation- générant des gaz toxiques tel que le sulfure d’hydrogène (H2S), ammoniac (NH3), les thiols (R-SH) mais aussi des gaz à effet de serre tel que le méthane (CH4).

Ces processus de décomposition sans oxygène sont l’objet de nombreuses polémiques, crises sanitaires, économiques et écologiques. Les solutions retenues dans les Antilles-Françaises sont des ramassages mécanisés et des dragages d’urgence provoquant importantes destructions des plages et des ports. Les concentrations de deux des gaz les plus toxiques (H2S & NH3) sont contrôlés afin de pouvoir évacuer les populations en cas de risque. Malgré des taux mesurés de plus de 10ppm de H2S (Valeur Limite -Exposition- à Courte Durée VLCT) aucune évacuation n’a été opéré depuis 2011.

Les sites remarquables

De nombreuses plages sont considérées comme étant des sites remarquables. Ils attirent de nombreux visiteurs et constituent le potentiel touristique de nos pays en voie de développement. La présence de sargasses provoque la dégradation de la qualité des eaux de baignade, du potentiel paysagé et de la qualité de l’air. Ces sites qui sont mis en avant et exploités par l’industrie touristique, offrent une rentabilité importante du fait du peu d’entretien nécessaire.
La gestion de ces sites, en général, fait l’objet de la mise en commun d’un grand nombre d’intervenants rendant les démarches plus complexes mais pas forcément plus compliqué. Cet état complexe ne peut en aucun cas justifier leur pollution à long terme.

Plage de Porte-d-Enfer

La plage de Porte-d-Enfer (16.48°N, 61.44°O) à Anse-Bertrand (connue sous le nom de Trou à Man Coco) à connue depuis les dernières années de nombreux échouages massives de sargasses (voir galerie de photos) provoquant du fait de sa configuration géographique le blocage partiel ou complet de la crique et une couche épaisse (plus de 15 cm de hauteur) d’algues compactées en décomposition. Dans les conditions favorables la production des bio-gaz s’opère sur toute la colonne de sargasses humide. On peut l’observé par la présence de bulles (sous forme de colonnes) voir par la dispersion de biofilms de bactéries sulfato-réductrices de couleur grisâtre à la surface.

Dans ces cas d’échouages massives (exemple septembre 2018, janvier et juillet 2019) la baignade est impossible et sanitairement dangereuse. La présence dans la zone (jusqu’à 500 m) du bassin est risquée car la production de bio-gaz y est importante, non homogène et fortement variable. La température de l’eau favorise la production des sulfures d’hydrogène (H2S) et de l’ammoniaque (NH3) durant les heures les plus ensoleillées de la journée (9h-17) et donc le risque pendant les périodes d’affluence. Les variations de temps comme les pannes de vent ou les chutes de pression favorisent les fortes concentrations.

Nettoyage – atténuation des effets des échouages

Le site est naturellement nettoyé pendant les phases de forte houle qui assurent le reflux de la matière organique et la re-oxygénation du bassin.
La saison de pluie permet les écoulements dans d’embouchure d’un torrent qui favorise le reflux et le nourrissement de la plage en sable.
Les méthodes mécanisées de ramassage mise ne place par la municipalité et les services de l’État ne fonctionnent que pour les échouages de faible quantité. Une tentative de mise en place d’un barrage flottant à été un échec. Le ramassage à l’aide de pelle à chenille endommage fortement la plage et les routes avoisinantes ainsi qu’une pollution aux produits pétroliers (voir image tracto-pelle).
Le nettoyage manuel reste à la fois le plus efficace et le plus respectueux de l’écosystème du site, mais n’est malheureuse pas mise en application.

Protection des populations

On compte 22 relevés de H2S et NH3 depuis 2018 avec des mesures effectués à l’aide d’appareil portable sur 15 min. Aucun mesure n’a indiqué de valeurs limite d’exposition, les valeurs maximales relevées sont de 1,9 ppm pour le H2S (24/04/2018) et de 36 ppm pour le NH3 (28/05/2018). On peut s’interroger de la validité de ces mesures quand on sait que la surface potentielle de production de bio-gaz en cas de couverture total est 14.000m2 alors que les zones d’échouage produisant des bio-gaz est rarement supérieur à 5000m2 en Guadeloupe (cas du port de pêche de Capesterre-Belle-Eau). Les commentaires faits par les usagés de la zone confirme cette interrogation.

Malgré tout ces mesures sont très supérieures aux valeurs d’exposition chronique et sub-chronique limite de 0,02 ppm pour le H2S et 0,71 ppm pour le NH3 [HCSP 08/06/2019]1. L’exposition sub-chronique est une exposition d’un à plusieurs mois ce qui fut le cas entre mars et juillet 2018 d’après les relevés publiés par l‘ARS Guadeloupe.

Deux dernières valeurs de H2S mesurées le jeudi 18 juillet 2019 et le lundi 12 août 2019 atteignent respectivement 5,2 et 4,2 ppm, valeurs d’alerte (>5 ppm) pour les travailleurs suivant la réglementation française

Aucun panneau de signalisation n’est visible pour alerter les passants (et les touristes) des risques sanitaires en périodes d’échouage et d’émanation de gaz toxique. Sans connaissance du site nombre de passant, enfants et personnes âgées, restent admirer les échouages sans prendre en compte le risque sanitaire graves.

Dans le cas de la crise des algues vertes (Ulve -dite laitue de mer-) de Bretagne il a fallut près de dix ans, des mortes de sangliers, de chevaux, de chien et de plusieurs joggeurs avant de voir apparaître sur les plages des panneaux d’information officiels.

Il est donc urgent de reconnaître que la santé humaine à plus de valeur que la réputation (ou l’image) d’un site touristique. Il est essentiel que les autorités protègent les populations et les touristes en informant intelligemment du risque non-permanent lié au échouage de sargasses. Ceci est particulièrement vrai pour des territoires qui misent sur un développement touristique durable.

Le Groupe de Recherche Caribéen en Géophysique et Système Numérique (TCGNRG) reste à votre disposition pour vous accompagner (collectivités, entreprises de ramassage et particuliers) afin de sécuriser au mieux les lieux en tenant compte des conditions environnementales.

Exemple de mouvement de tas flottant de sargasses en décomposition

Dernière mise à jour (7/09/2019)

Depuis 20 août 2019 un arrêté municipal (voir photo ci-dessus) interdit toute activité nautique. Il faut félicité cette première décision plaine de bon sens. Mais malgré tout la mauvaise visibilité de l’affichage et le manque de pictogramme pour les personnes ne lisant pas le français empêche de véritablement mettre en garde face aux risques liés à la présence d’algue en décomposition depuis plus de deux mois.

Au moment ou les photos ont été prise un chasseur sous-marin sortait de l’eau sans avoir remarqué les affiches

Ramassage de Sargasses à Marie-Galante : juillet 2019

Les arrivées de sargasses fin juillet 2019 ont été très fréquentes en particulier sur la côte Est de l’île de Marie-Galante. La commune de Capesterre est la plus la plus impactée par les échouages, la stagnation et la décomposition des algues du fait de son exposition direct aux courants marins atlantiques et aux Alizés. La barrière de corail située à 500m de la ligne de côte complexifie la circulation des eaux.

Les eaux peu profondes qui entourent la bande côtière urbanisée de la commune (voir carte #1) restent chaudes car peu rafraîchies par les masses d’eaux océaniques qui passent difficilement les chenaux dessinés par le corail. Les périodes les plus favorables au renouvellement des masses d’eaux de ce lagon interviennent durant les fortes houles, où de grandes quantités d’eau pénètrent par débordement (déferlement des vagues).

Carte #2: Position moyenne sur 7 jours des radeaux de sargasses détectés dans l’Atlantique tropical ouest

Ces conditions donnent des eaux le plus souvent peu oxygénées et sensibles aux pollutions. La présence d’une quantité importante de matière organique favorise la décomposition anoxique (fermentation) et la production de gaz toxique tel que le sulfure d’hydrogène (H2S), l’ammoniaque (NH3) ou les mercaptans (Thiols). Les rejets d’eau pluviales et le dysfonctionnement des stations d’épurations provoquent l’eutrophisation de la zone caractérisée par la présence de nombreuses algues vertes et des pollutions saisonnières.

En cas d’échouage de sargasses il est essentiel de ramasser rapidement les algues mortes afin de limiter les risques de pollution atmosphérique et aquatique et d’éviter d’exposer la population à des taux de H2S ou NH3, supérieur aux valeurs d’exposition sub-chroniques respectivement de 0,02 ppm pour H2S et de 0,71 ppm pour le NH3 [HCSP 08/06/2018] pendant plus de 15 à 30 jours.

Ce ramassage bien qu’étant important et urgent, ne peut pas se faire dans n’importe quelle condition et sans respecter des règles. Le 24 juillet 2019 nous avons encore eu un exemple inquiétant des mauvaises pratiques qui sont en cours (voir photo #1 et photo #2)

  • absence de délimitation de la zone de travaux
  • absence de signalisation quant aux risques associés
  • utilisation de machines non-adaptées dans les conditions dangereuses
  • mauvais choix des lieux de ramassage, etc.

TCGNRG peut contribuer à la mise en place de procédures de ramassage respectueuses des sites naturelles, des conditions environnementales, de la sécurité et de la santé publique et des travailleurs. N’hésitez à contacter nos services

contact@tcgnrg.com