Bernard au Vietnam 2016
Ces quelques mots ne vont certainement pas apaiser votre douleur, ils n’ont en rien adouci la mienne. Mais j’espère qu’ils contribueront à faire perdurer la mémoire de ce grand homme, à travers la bonté de ses actes et la profondeur de son amour.
Rencontrer Bernard Pottier a été pour moi une chance. La chance d’approcher un scientifique, qui malgré toutes les limitations du système dans lequel il a dû naviguer, a su conserver ses convictions, sa foi en l’humanité et son souhait pour la justesse et la force des explications. Bernard m’a redonné espoir dans l’écosystème universitaire et la beauté de la connaissance. Comme un maître, dès nos premières rencontres, il m’a décrit en des mots justes le champ des possibles pour un géophysicien comme moi dans les sciences de l’information.
S’entretenir avec Bernard, c’était pour moi comme revenir à la source des choses, à la base de la réflexion. Pas un mot plus haut que l’autre, toujours à chercher à éclairer l’obscurantisme de ce monde. Poser une question à Bernard, c’était poser une question à un chat, qui après un mouvement de babines bondissait sur les solutions avec une infinie générosité.
Aujourd’hui, je suis orphelin et j’ai perdu un maître d’une grande spiritualité. Mais je sais que pour l’amour qu’il a diffusé autour de lui, ses idées et sa vision vont perdurer pendant des générations. Sa postérité scientifique est assurée : l’école Pottier est vivante dans bien des cœurs.