Responsable du Groupe de recherche Caribéen en Géophysique et Numérique
Docteur es science en Mécanique des Fluides
Expert à l'Interface Océan-Atmosphère
23 mars Journée Mondiale de la Météorologie, le thème de cette année est “Early Warning and Early Action” (Alertes précoces et actions rapides).
La météorologie est une science observationnelle relativement récente. Les progrès techniques ont permis après la Seconde Guerre mondiale (1950) de rentrer dans une autre dimension à l’aide des capteurs à distance tel que les satellites et les capteurs communicants radio puis internet qui permettent d’observer la terre entière en temps réel. Les événements météorologiques peuvent être surveillé à distance depuis l’espace ou via des capteurs situés dans des zones inaccessibles.
Une seconde révolution, celle du numérique (1970) a permis de simuler numériquement, l’océan, l’atmosphère et le sol sur plusieurs jours très rapidement. Les prévisions numériques météorologiques sont disponibles chaque jour pour plusieurs semaines et donc d’alerter avant les événements extrêmes : vague de chaleur, tempête de neige et de sable, pluie diluvienne, ouragan, etc.
Malgré ces nouvelles capacités et leur amélioration constante nous restons démunies quant à la capacité à s’adapter aux événements extrêmes dont nous avant encore du mal définir rigoureusement les causes. La météorologie ne concerne pas les effets des risques mais bien leur origine : les aléas.
Les technologies comme dans bien d’autres sciences à tendance faire oublier que peu importante la taille ou la forme des informations et des données numériques, seule leur fiabilité compte et les personnes pour les analyser.
En cette journée mondiale TCGNRG vous invite à vous questionner sur les moyens humains disponibles dans votre région pour effectuer la veille des phénomènes météorologiques, vous comprendrez pourquoi les prévisions sont si peu précises et si souvent erronées.
L’eau est présente partout à la surface de la planète terre, sous forme de liquide (eau salée, douce ou saumâtre), solide (glace, neige) et gazeuse (vapeur d’eau), à la fois dans l’atmosphère mais aussi dans les soles. L’EAU est essentielle pour la VIE mais aussi pour les paysages, l’équilibre climatique et les technologies.
Cette année les eaux souterraines sont mises en avant. Elles sont présentes sous forme de nappe, de source, d’infiltration.
Les eaux souterraines constituent un réseau invisible et essentiel pour les zones humides et désertiques. Elles transportent minéraux, matière organique et depuis peu (moins de 200 ans) des polluants chimiques persistants; elles alimentent des étangs, des rivières, et les eaux côtières.
Les eaux souterraines sont la partie cachée du cycle global de l’eau, du fait de leur invisibilité elles sont trop peu protégées.
En cette journée internationale TCGNRG vous conseille de prendre le temps pour penser en conscience d’où elle vient l’eau que vous buvez ou que vous utilisez et où elle va afin de mieux participer à sa préservation.
L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a déclaré le 21 mars comme Journée Internationale des Forêts.
Affiche officielle de la Journée Internationale des Forêts
La forêt en tant que système écologique est à la base de la vie et détermine à la fois l’approvisionnement en eau, en ressources végétales et animales, mais aussi en énergie via le bois, le charbon et la tourbe pour certaines régions.
La forêt assure bien d’autres missions, en particulier en milieux extrêmes comme dans les zones tropicales à forte pluviométrie où la stabilité et des sols est sous leur entière responsabilité.
Peu d’espaces forestiers sont préservés de l’action des hommes, l’agriculture, le bûcheronnage et l’urbanisation constituent les menaces les plus visibles, mais l’utilisation généralisée de pesticides et autres produits chimiques fragiliser les composantes de ces systèmes et pousse à leur transformation.
L’arrivée de nouvelle espèce exotique constitue aussi un risque important, la mondialisation, la facilitation des transports de marchandises avec des passagers clandestins telle que les insectes et les escargots, l’envie de faire pousser des espèces végétales nouvelles perturbent les systèmes forestiers avec des effets plus ou moins graves et plus ou moins durables.
Climatiquement, le rôle de la forêt dans la captation du carbone atmosphérique est connu, mais son rôle sur pluviométrie l’est moins. L’évaporation au-dessus des zones forestières permet à une grande quantité de micro-organises présent sur les feuilles des arbres se retrouvent dans l’atmosphère et constituent autant de points de condensation pour la vapeur d’eau facilitant les précipitations. Une forêt a besoin d’eau pour se développer et en facilite la pluviométrie.
La forêt est un système complexe, elles ont toutes leur spécificité et leur unicité, sèche, humide, maritime. Pénétrer dans une forêt c’est pénétrer dans un univers complet qui mérite respect et protection comme les océans. Les forêts sont essentielles à notre vie sur cette planète.
Par cette journée internationale, posez-vous la question de la dernière fois où vous êtes allé en forêt. Si cela fait trop longtemps planifier une visite afin de vous reconnecter à la réalité biologique de notre planète et adapter nos habitudes de vie.
L’éducation (et l’accès au savoir) sans être une garantie de justice sociale est une chance de plus de vivre en santé, en paix et d’éviter l’exploitation et cela à tous les âges.
il est important que tous se questionnent sur l’état de nos systèmes éducatifs et de l’avenir que nous voulons afin de les améliorer.
L’éducation comprend aussi l’ensemble des savoirs et des savoir-faire humain développés incluant les savoirs de issus de nos cultures. La mondialisation et l’accès aux connaissances à une échelle industrielle via Internet classifient les savoirs, rendant la vie des sachants inadaptée à leurs environnements.
En cette journée internationale il est important de se questionner sur une éducation à tous les âges qui valorise et respecte l’ensemble des savoirs, savoir-faire et savoir-être.
TCGNRG a pour essence la mise à disposition des savoirs et des outils de compréhension au plus grand nombre en particulier pour les phénomènes à l’interface océan-atmosphère. Pour cela le respect des cultures et savoir ancestraux est essentiel car bien que les cent dernières années ont vu une progression des méthodes d’observation et de modélisation, elle n’ont permis de directement caractériser que les cent (100) dernières années ce qui est faible par rapport à l’histoire de l’humanité (7 millions d’années)
Les zones humides sont des zones essentielles pour la biodiversité et la disponibilité d’eau pour l’environnement. Trop souvent, en milieu tropical, ces zones sont confondues avec les zones de mangrove qui les composent. Mais elles sont bien plus étendues et possèdent de nombreuses nuances qui en font des zones trop peu connues et étudiées.
Une journée pour se rappeler du rôle majeur du sol dans nos vies, pour se nourrir, boire, respirer et se loger. Le sol participe au fonctionnement de la Biosphère comme l’eau et l’ai.
Les dernières pluies de septembre à novembre dans la Caraïbe étaient liées à des cyclones, des ondes tropicales ou des fronts. Elles ont fortement déstabilisé les sols, déclenchées des glissements de terrain et généré des inondations.
Le sol, notre sol est dans un état dramatique, dénudé, pollué par des phytosanitaires (Chlordécone, glyphosate, etc.), submergé par les eaux usées, asphyxié par le béton, dont la vie -activités biologiques et micro-biologiques- est perturbée par la vie moderne.
En cette journée, il faut espérer que nous prendrons tous conscience de la situation et des risques qui pèsent sur nos vies maintenant !
Glissement de terrain, novembre 2020, Martinique, DFAGlissement de terrain, novembre 2020, Martinique, DFA
A day to remind the major role of the soil in our lives, to eat, drink, breath and housing. The soil in part of the operation of the Biosphere as Water and Air
The last rainfall from September to November in the Caribbean were linked to hurricane, tropical wave and cold front. They have deeply destabilized the soil, triggered landslide and generated flooding.
The soil, our soil is in a dramatic state, bare, polluted by insecticide (Kepone, glyphosate, etc.), submerged by wastewater, suffocated by the concrete, for which life, biological and micro-biological activity are disturbed by modern life.
In that day, we have to hope that we all be aware of the situation and the risks which weighs on our lives now!
Landslide due to extreme rainfall of November 2020, Martinique, FWILandslide due to extreme rainfall of November 2020, Martinique, FWI
Figure 1. Infographie du Plan Chlordécone IV selon TCGNRG
Les préfectures de Guadeloupe et de Martinique ont lancé une consultation du futur plan chlordécone du 19 novembre au 18 décembre 2020 . La volonté est de co-construire ce quatrième plan 2021-2027, avec la population. Les objectifs de cette démarche sont claires : permettre l’adhésion de la population et rendre le sujet moins clivant.
Il est vrai que la pollution des terres par 300 tonnes d’un pesticide organique persistant entre 1972 et 1993 a eu des effets. La toxicité de la molécule était connue dès 1975 (accident de l’usine de Hopwell en Virginie, USA). Le monde agricole a bénéficié de dérogations ministérielles pour sa vente et son utilisation. Les effets sont importants sur la santé de la population, l’agriculture, la pêche et la production et la distribution d’eau potable. La molécule mettra de 300 à 600 ans pour être totalement transportée du sol à la mer par effet lessivage. De nombreuses mobilisations ont eu lieu ces dernières années, violemment réprimées par les forces de l’ordre et la justice.
Le Chlordécone (C10CL10O) a été utilisé contre le charançon du Bananier (Cosmopolites sordidus) mais aussi contre les fourmis manioc (Acromyrmex octospinosus) et les escargots géants d’Afrique (Lissachatina fulica). Son utilisation n’est pas spécifique aux Antilles Françaises. Elle est avérée entre autres en Afrique, Europe de l’Est pour la culture de la pomme de terre et en Guyane Français sous la forme de Mirex (C10Cl12) contre les fourmis manioc.
Le plan propose six (6) stratégies qui conviennent d’être étudiées. Le budget prévisionnel est de 92 M€ (dont 6 M€ fond européens et collectivités locales) soit 15,3 M€ par an, moins de 20 € par habitant et par an, moins qu’un test sanguin de dosage du Chlordécone à 80 € (voir Figure 1).
L’analyse détaillé de la première version du plan Chlordécone IV questionne encore sur les objectifs d’une démarche qui cherchent à allier des problématiques de santé, d’alimentation, de recherche, de formation tout en tenant compte de la situation socio-économique. Ce plan destiné aux Antilles Françaises semble plus se focaliser sur la forme de la démarche que sur le fond et la recherche de résultats durables.
Deux points sont particulièrement inquiétants
L’objectif de la stratégie de la « Recherche » (28 % du budget) « L’objectif de cette stratégie est de développer une recherche transversale prenant en compte les attentes de la population locale, sous le pilotage d’un comité scientifique ayant une vision globale des impacts du chlordécone, et plus largement des autres pesticides. »
Donc un financement allant jusqu’à 27M€ avec pour seul objectif d’avoir des projets transversaux qui répondraient aux attentes (pas forcément aux problèmes) de la population. Nous somme très éloignés de la recherche scientifique, d’hypothèses à valider et de recherche de solutions valables.
Le second point est la stratégie « Socio-Économique » (6 % du budget) qui visera entre autres « […]la modernisation des outils de pêche et d’aquaculture. » et « […]la pêche durable ». Dans un contexte de baisse de la ressource particulièrement en mer des Caraïbes et de relargage du chlordécone des sols lessivés par les pluies tropicales il semble étrange de chercher à parler de pêche durable.
La pêche est une activité de collecte de denrées dans un espace géographique ouvert, sans frontières physiques. Il est difficile d’évaluer la ressource en continue et d’assurer sa pérennité et donc sa durabilité.
Du fait des nombreux imprécisions et du caractère politique de cette première version du plan Chlordécone IV, il est important que la population s’exprime. Elle doit faire remonter ses doléances et pointer les insuffisances de cette première version. Afin que l’intérêt majeur qu’est la santé des populations soit vraiment prise en compte, tout en assurant la continuité des activités agricoles et de la production halieutique ainsi que la préservation de bio-diversité.
Figure 1. Scheme of Chlordecone Plan IV according to TCGNRG
The prefecture of Guadeloupe and Martinique have launched a public consultation on the future Kepone plan from Novembre 19th to December 18th. The will is to co-create the fourth plan of 2021-2027, with the population. Aims of this approach are clear : allow adhesion of the population and make the subject less cleaving.
It is true that the pollution by 300 tonnes of persistent organic pollutant of the soils between 1972 and 1993 has had effects. The toxicity of the molecule was known since 1975 (accident at the Hopwell plant in Virginia, USA). The agricultural world has benefited from ministerial derogations for its sell and usage. Effects are important on population health, agriculture, fishing and production and distribution of drinkable water. The molecule will take 300 to 600 years to be totally transported from the soil to the sea by lixiviation. Many demonstrations have happened those recent years, violently repressed by police and justice.
Kepone (aka Chlordecone) [C10CL10O] was used against the banana weevil (Cosmopolites sordidus) but also against the leaf-cutting ant (Acromyrmex octospinosus) and the Giant African land snail (Lissachatina fulica). Its usage was not specific to the French Antilles. It is proved among others in Africa, East Europe for the potato crop or in French Guiana under the form of Mirex [C10Cl12] for the leaf-cutting ant.
The plan proposes six (6) strategies which are worth studying, with a provisional budget of 92 M€ (with 6 M€ from the EU and local collectivities) equivalent to 15.3 M€ per year, less than 20 € per capita per year, less than a blood test for Kepone at 80 € (see Figure 1).
Detailed analysis of the first version of the plan is questioning the aims of an approach which try to link the problematic of health, food, research, and training while taking into account the socio-economic situation. This plan for the French Antilles seems more based on the form of the approach than on the substance and the search for sustainable solutions.
Two point are particularly disturbing:
The aim of the strategy of “Research” (28% of the budget) « The objective of this strategy is to develop transversal research taking into account the expectations of the local population, under the guidance of a scientific committee with a global vision of the impacts of kepone, and more broadly of other pesticides. »
So a funding up to 27M€ with only a goal to get a transversal project which will answer to the expectations (not necessarily to the issues) of the population. We are quite far from scientific research, hypothesis to validate and search for valid solutions.
The second point is the strategy « Socio-Economic » (6% of the budget) Which will aim among other « […] the modernization of fishing and aquaculture tools. » and « […] sustainable fishing ». In a context of decreasing of the fishery resource particularly in the Caribbean Sea and the release kepone of the soil after lixiviation by tropical rainfall it seems strange to search to speak about sustainable fishery.
Fishery is a collect of food in an open geographic space, without physical boundaries. It is difficult to evaluate the resource continuously and ensure the perpetuity and so its sustainability.
Because of the numerous inaccuracies and the politics nature of this first version of the Chlordecone plan IV, it is important for the people to speak out. The citizens must raise its complaints and point out the lacks of this first version. So that the major interest which is the population health is truly taken into account, while ensuring the continuity of agricultural activities and fishery production as well as the preservation of biodiversity.
‘‘The Jamaican Green Desalination Project’’ (le Projet Jamaïcain de désalinisation vert) est heureux de vous annoncer que le Master de Philosophie associé au projet a été validé en septembre 2020 par l’Université des West Indies (Campus de Mona). La thèse de Mphil est intitulée “RENEWABLE ENERGY FOR DESALINATION PROCESS: EFFICIENCY AND ENVIRONMENTAL IMPACTS IN A TROPICAL ISLAND USING DIGITAL TOOLS” (LES ÉNERGIES RENOUVELABLES POUR LA DÉSALINISATION : EFFICACITÉ ET IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX POUR LES ÎLES TROPICALES À PARTIR D’OUTILS NUMÉRIQUES)
Page de titre de la thèse de MPhil de Williams
C’est un projet initial de trois ans, fruit de la collaboration du TCG•NRG et UWI Mona. Ce projet de recherche est innovant pour la Jamaïque et propose d’utiliser l’Osmose Inverse alimentée par des Énergies Renouvelables. Le travail effectué donne une vision de la ressource en eau douce et en Énergies Renouvelable à partir de presque 50 ans de données. Des cartes des meilleurs emplacements pour produire de l’eau douce à partir des énergies renouvelables (c-a-d, éolien, solaire et énergies des vagues), des besoins en eau douce et des impacts des déchets aussi appelés sous-produit (c-a-d la saumure) sur les zones côtières ont été dessinées pour la Jamaïque. L’impact des stations de désalinisation alimentées par les Énergies Renouvelables a été évalué en équivalent de tonnes carbone et les volumes d’eau salée nécessaires pour diluer la saumure générée par le processus de désalinisation.
La Jamaïque a un nouveau Master de philosophie en Physique Appliquée nommé Zachary Williams. La thèse sera disponible en téléchargement dans quelques mois.
Ces trois années de recherche ont défini une méthode pour sélectionner :
le type de procédé de Désalinisation sur la base des conditions environnementales.
Le type de ferme hybride d’Énergies Renouvelables sur la base de la ressource disponible.
Cette étude a permis la conception d’un simulateur numérique, utilisant entre autre des méthodes de SIG, pour évaluer la production d’Énergie Renouvelable sur la base des données historiques. Ces outils permettent l’évaluation de la production d’eau douce et de déchet pour la prochaine décennie.
L’un des principaux résultats est la génération d’une carte des meilleurs emplacements d’une usine de désalinisation à alimentation avec des énergies vertes (voir figure)